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5 novembre 2014 | écrit par Philippe-Olivier Jasmin |
Article du Réseau des massothérapeutes professionnels du Québec publié dans le magasine les Nouvelles esthétiques spa du mois de mai 2014.
On vous l’a probablement déjà dit, la massothérapie aide à combattre l’anxiété. Mais, étant différente de la psychologie, comment peut-elle vous venir en aide pour surmonter cette détresse psychologique? Comment peut-elle vous aider à sortir la tête de l’eau pour prendre une bonne inspiration quand vous êtes submergé et incapable d’atteindre la surface?
Nous pouvons résumer l’anxiété à un état émotionnel persistant de peur ou d’insécurité généralement sans cause clairement discernable. Bien que son origine puisse être difficile à identifier, l’émotion est belle et bien réelle. L’anxiété se traduit alors par un stress, un agent agresseur qui déstabilise le métabolisme en raison des mécanismes de défenses déployés pour le contrer.
Pour imager les mécanismes déployés par l’organisme pour maintenir son équilibre devant une perturbation, nous pouvons comparer les phases d’adaptation à un marathon.
Vous partez en sprint, mais, changeant d’idée, vous vous arrêtez à peine une minute ou deux après le début de la course. Ceci représente la phase aigüe, ou la phase d’alarme, caractérisée par sa poussée d’adrénaline. Comme l’exposition à l’agent agresseur consiste en une attaque de courte durée, l’effort est bref et les symptômes sont rapidement estompés par le retour à l’équilibre de l’organisme.
En continuant à courir au lieu de vous arrêter, vous entrez dans la phase de résistance. C’est-à-dire que votre métabolisme se doit d’entretenir constamment un effort pour contrer une agression qui se prolonge sur une longue période. L’adrénaline passe le flambeau au cortisol afin de limiter l’impact sur l’organisme et assurer un approvisionnement en énergie. Comme pour tout travail d’endurance, l’effort devient très intense, mais le corps réussit habilement à remédier à la situation pour vous permettre de continuer à courir. Néanmoins, si cette étape perdure, quelques symptômes peuvent se pointer le bout du nez pour signaler que la situation actuelle ne peut s’éterniser.
Mais vous ne lâchez aucunement prise et continuez votre course. Malheureusement, vous réalisez que vous ne possédez pas la forme physique et les ressources nécessaires pour terminer ce marathon. À bout de souffle et agonisant, il vous est impossible d’effectuer ne serait-ce qu’un pas de plus. Vous vous effondrez de fatigue. La phase d’épuisement débute lorsque l’organisme craque sous la pression. Ses réserves épuisées, il est alors incapable de pallier les déséquilibres engendrés par l’agent agresseur, de maintenir ses mécanismes de défense pour le combattre et de contenir les effets secondaires qu’ils engendrent.
Le cortisol est étiqueté comme l’hormone du stress. Le niveau de cortisol sécrété par les glandes surrénales augmente naturellement lors du réveil pour contribuer à l’activation générale du métabolisme. Puisqu’il a une action glycogénique (il augmente le taux de sucre sanguin), immunosuppressive et antiinflammatoire, sa sécrétion est l’une des réactions de l’organisme vis-à-vis un agent agresseur.
Lors de la phase de résistance, le taux de cortisol devient anormalement élevé. Son action prolongée peut entraîner plusieurs conséquences :
Comme le corps est une merveilleuse machine bien huilée, il demeure apte à atténuer ces manifestations en contrebalançant les effets de ses mécanismes de défense pendant la phase de résistance. Cependant, plus vous vous approchez de la phase d’épuisement, plus vous pouvez voir apparaître des failles dans l’armure et risquez d’être incapable des les colmater.
La massothérapie est reconnue pour réduire le taux de cortisol[1] sécrété par le métabolisme. En abaissant cet excès, non seulement nous atténuons la manifestation des symptômes qu’il encourt, mais nous apportons une marge de manœuvre à notre organisme en permettant qu’il consacre à d’autres fonctions des ressources qu’il utilisait pour contrebalancer le cortisol. Ce faisant, nous nous éloignons de la phase d’épuisement.
En abaissant le taux de cortisol, la massothérapie contribue également à briser le cercle vicieux qui perturbe l’organisme. Le cerveau utilise les systèmes nerveux et endocriniens pour accomplir des actions, mais aussi comme sources d’information. Il base sa perception et ses réactions sur les données recueillies. Les niveaux d’hormones présents dans l’organisme l’informent donc de son état. En approchant la phase d’épuisement, le corps perd le contrôle des symptômes. Ainsi, si les mécanismes de défense demeurent continuellement actifs à cause de son incapacité à contrebalancer leurs effets, le cerveau en déduit que la menace perdure. Bref, il en comprend que s’il présente des signes biologiques d’anxiété, c’est qu’il doit forcément être anxieux. Il exprimera alors l’émotion conséquente même si l’agent agresseur original est absent. L’émotion engendre la réponse physiologique autant que celle-ci génère l’émotion.
La massothérapie favorise aussi la libération de dopamine et de sérotonine[1], des hormones de bien-être. Il est donc plus difficile pour votre système d’être anxieux quand votre corps demande à être de bonne humeur.
Affirmer que la massothérapie élimine l’anxiété peut s’avérer un propos contestable puisqu’elle n’éliminera pas les situations externes qui la causent. Cependant, elle contribue à contrecarrer les prédispositions pathologiques engendrées par le stress. Comme la notion de danger est unique pour chaque individu et prend naissance dans la perception, elle participe à apaiser l’organisme en l’amenant à réaliser que sa survie n’est pas menacée.
Pour en savoir plus sur les troubles anxieux, visitez le Portail santé mieux-être du ministères de la Santé et des Services sociaux du Québec. Vous y trouverez de l’information sur les ressources disponibles pour les personnes souffrant d’anxiété.
[1] Field T, Hernandez-Reif M, Diego M, Schanberg S, Kuhn C. Cortisol decreases and serotonin and dopamine increase following massage therapy. The International Journal of Neuroscience. 2005 Oct: 115(10): 1397-413. PubMed PMID: 16162447
Philippe-Olivier Jasmin
Vous reconnaîtrez probablement Philippe-Olivier Jasmin comme un des collaborateurs qui écrit pour le blogue du RMPQ depuis son implantation. Non? Pas de problème! Peut-être comme l’orthothérapeute clinicien aguerri. Celui qui décortique l’anatomie, explore la biomécanique et déniche des tactiques et des approches cliniques efficaces pour ces confrères massothérapeutes? Ou encore, comme le collaborateur pour le blogue de l’AMS et le superviseur-coach d’orthothérapie à leur campus de Montréal? Ou probablement comme celui qui unit des formations de la Chine, de la Colombie-Britannique et des États-Unis à sa formation d’orthothérapeute pour attiser l’étincelle de l’excellence et inspirer ses collègues à être awesome? … … ... Quand il n’est pas en train de masser ou de promouvoir la reconnaissance de la massothérapie par l’éducation, P-O a le nez plongé dans un bouquin, su à exercer sa routine de rame, de callisthénie et de Tai Chi, ou relaxe paisiblement un café à la main. Alors qui est P-O? Un rêveur? Un perfectionniste? Un guerrier pacifiste zen? Pour le découvrir, mets ton casque et viens le rejoindre au front!
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