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26 novembre 2019 | écrit par Le Réseau |
Prenez note que l’utilisation du masculin dans le texte a été choisi afin d’alléger le texte uniquement. Les inconduites sexuelles n’ont pas de sexe ou de genre.
Personne n’est à l’abri d’inconduites sexuelles au travail que ce soit de la part d’un ou une collègue ou encore un client. En tant que massothérapeute toutefois, vous pouvez être davantage exposés à ce genre de situation, car votre travail implique une certaine intimité, une relation de proximité avec le client.
En contexte de massothérapie, bien que le toucher et la relation client-massothérapeute ait une visée purement thérapeutique et professionnelle, il peut réveiller chez certains de vos clients des désirs, des envies pour de nombreuses raisons qui leur appartiennent. Jusque là, cela est sain et tout à fait naturel. Là où ça pose problème, c’est lorsque ces désirs s’accompagnent de paroles ou de gestes concrets créant ainsi une certaine ambiguïté ou un malaise lors de la séance. Se voir confronté à des inconduites sexuelles de la part d’un client, est difficile et aborder le sujet avec la personne concernée, l’est encore plus. Toutefois, suite à ce genre d’évènement, le lien thérapeutique est brisé et il est probable que vous ne vous sentiez plus en confiance pour prodiguer des soins à ce client. C’est important tout d’abord de reconnaître que les gestes ou paroles posées ont dépassé les limites de ce que vous acceptez et ensuite de pouvoir agir en conséquence. Mais avant tout, existe-t-il un moyen de prévenir les inconduites sexuelles des clients? Comment réagir si cela se produit dans notre pratique ? Avant de répondre à ces questions, voyons d’abord ce que l’on entend par « inconduite sexuelle ».
Il n’existe actuellement pas de définition universelle de l’inconduite sexuelle, mais l’Institut national de santé publique suggère que l’inconduite sexuelle serait une forme d’agression sexuelle. Dans le document d’orientations gouvernementales en matière d’agression sexuelle produit par le gouvernement du Québec en 2001, « [u]ne agression sexuelle est un geste à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, commis par un individu sans le consentement de la personne visée […]¹ » Voici quelques exemples de ce qui peut être considéré comme une inconduite sexuelle :
Malheureusement, il n’est pas toujours possible de prévenir les inconduites sexuelles de la part de vos clients. Cela peut se produire à n’importe quel moment, dans n’importe quel contexte professionnel, massothérapeute ou pas, femme ou homme, de toutes orientations et origines. Cependant, voici quelques conseils pour mettre toutes les chances de votre côté :
Avant de recevoir le client
Finalement, si vous suspectez des intentions sexuelles de la part d’un client potentiel avant même la prise de rendez-vous, il est de votre devoir de faire comprendre au client potentiel la nature exacte de votre travail. Des phrases comme « Je suis un massothérapeute professionnel qui offre des soins de relaxation ou thérapeutique uniquement. Je n’offre pas de services additionnels à caractère sexuel.» pourront indiquer au client ayant des intentions sexuelles ou séductrices que ce que vous offrez ne correspond pas à ce qu’il recherche. Certains massothérapeutes préfèrent aussi le mentionner sur leur site web personnel ou leurs outils professionnels et ajoutent une note. Par exemple, on pourrait inscrire « aucune inconduite sexuelle ne sera tolérée » ou encore « aucune sollicitation sexuelle ne sera tolérée ». Cela pourrait permettre de faire un tri supplémentaire de la clientèle et ainsi éviter des malentendus.
En clinique
Une fois en clinique, il est aussi possible de détecter certains comportements qui pourraient mener à d’éventuelles inconduites sexuelles. Ces signaux peuvent être très différents les uns des autres et assez subtiles. Voici certains comportements qui doivent susciter une plus grande vigilance de votre part:
Évidemment, clarifiez l’intention du client afin de vous assurer qu’il ne s’agit pas d’une maladresse dans le choix de ses mots.
Être témoin ou victime d’une inconduite sexuelle n’est jamais facile, surtout quand il s’agit d’un client. D’un côté, il y a la peur d’accuser son client sans justification. D’un autre, il existe bel et bien un malaise face à certains gestes ou paroles et vous n’avez pas envie de poursuivre la relation thérapeutique. Voici quelques conseils pour intervenir dans ce genre de situation.
Tout d’abord, il est important de garder votre calme et de respecter vos limites. S’il le faut, éloignez-vous du client quelques instants pour respirer et vous calmer. Prenez du recul au besoin pour bien intervenir et non pas réagir de façon impulsive Respirer, analyser la situation et vos émotions, ne paniquez pas.
Une fois en contrôle de vos émotions, prenez parole. Encore une fois, faites vous un devoir de rappeler au client en question votre rôle en tant que massothérapeute et ce que vous n’êtes pas prêt à accepter comme comportement.
Vous pouvez aussi nommer ce que vous observez. Ce qui est dit ne pourra plus être ignoré. Par exemple, si votre client bouge sur la table et que vous doutez de son intention – essaie-t-il de se stimuler ou est-il simplement inconfortable dans cette position? – vous pourriez clarifier l’intention de votre client en lui demandant : « Êtes-vous inconfortable? Est-ce qu’on peut ajuster votre posture pour que vous soyez plus à l’aise sur la table? ».
Rappelez-vous que vous n’êtes jamais obligé de poursuivre la relation thérapeutique d’un client avec lequel vous être inconfortable. Vous avez le droit d’arrêter le massage si vous ne vous sentez plus à l’aise ou que vous sentez que les intentions du client ne sont pas les bonnes. Si vous êtes seul, sortez de la pièce si vous ne vous sentez pas en sécurité.
Vous pouvez aussi communiquer avec votre association professionnelle en massothérapie pour obtenir un soutien dans votre relation avec votre client.
Si vous travaillez en équipe, dans une clinique multidisciplinaire par exemple, avisez aussi vos collègues ou votre supérieur afin de vous assurer que l’on ne remette pas ce client à votre horaire ou voire même à l’horaire de qui que ce soit. Profitez-en pour définir ce qui est acceptable ou non dans le cadre de votre travail, instaurez une balise à respecter dans le cadre de votre travail ainsi qu’un protocole pour créer un réseau de soutien autour du ou de la thérapeute victime de l’inconduite sexuelle.
Pour terminer, gardez en tête que même les meilleures mesures de prévention n’élimineront jamais totalement le risque d’inconduites sexuelles dans votre pratique de la massothérapie. Si vous en êtes victime malgré tout, sachez que vous n’êtes jamais responsable de l’inconduite sexuelle de vos clients. Le mieux que vous puissiez faire est de vous assurer de toujours bien communiquer votre rôle, de définir vos limites en tant que thérapeute et de ne jamais accepter une situation dans laquelle vous n’êtes pas à l’aise. N’hésitez-pas à communiquer avec un professionnel qualifié si vous avez besoin de support et vous référez à votre association professionnelle en cas de doute.
[1] http://www.scf.gouv.qc.ca/fileadmin/Documents/Violences/OrientationsGouv_AS_2001.pdf, [En ligne], consulté le 12 août 2019.
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