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Courir la patelle

3 juin 2015  |   écrit par Philippe-Olivier Jasmin  |

Le domaine médical emploie le terme « syndrome fémoro-patellaire » comme une désignation nébuleuse et évasive. De la même manière qu’un diagnostic de lumbago peut englober toutes problématiques lombaires, cette pathologie du genou inclut généralement toute affectation de la rotule. De ce fait, la communauté médicale ne peut que s’obstiner et être en désaccord quant à sa nature puisque l’appellation peut indiquer des mécanismes totalement différents et manifestant des symptômes hétéroclites amenés par des causes tout aussi disparates.

Pour les besoins de la cause, nous allons nous pencher sur le mécanisme le plus courant.

Le syndrome fémoro-patellaire et la massothérapie - Blogue du Réseau

Définition

Comme son nom l’évoque, le syndrome implique une problématique de l’articulation fémoro-patellaire, c’est-à-dire l’espace entre la rotule et la trochlée fémorale. À l’opposé de sa sœur ainée, la chondromalacie, les cartilages demeurent intacts. Même surnommée le « genou du coureur » vu la grande prédisposition de ces sportifs, la pathologie ne discriminera point dans son choix de cibles.

Symptômes

Habituellement, les symptômes se manifestent autour de la rotule ou à l’intérieur du genou avec une possibilité d’irradier en antérieur de la cuisse. Fréquemment, la douleur augmente à la flexion du genou, dynamique ou prolongée, ou à tout effort du quadriceps comme monter des escaliers. Des crépitements peuvent se faire entendre dans l’articulation, et l’inflammation, bien que présente, gonfle peu ou pas la région.

Anatomie genou - Blogue du Réseau des massothérapeutes

Causes

Dans sa version simple, la pathologie demeure une question de tension alors que le quadriceps tire excessivement sur son tendon rotulien, plaquant la rotule dans le genou. Cet écrasement créera les symptômes. Fréquemment, les clients expriment un phénomène où le genou « lâche » ou cesse tout support du poids corporel. Il s’agit simplement d’un mécanisme de défense de l’organisme qui relâche des tensions excessivement contractées afin d’éviter davantage de dégâts.

Si nous sommes chanceux, le quadriceps ne contracte fortement qu’à cause d’un effort colossal demandé. Si nous sommes moins chanceux, il y a investigation à faire.

  • Le quadriceps peut jouer au souque à la corde avec les ischios : si ceux-ci tirent la crête iliaque en rétroversion, le quadriceps contractera pour tenter de la ramener en antéversion.
  • Le quadriceps peut compenser une instabilité rotulienne, un mécanisme de défense désirant limiter les translations patellaires.
  • La contraction du quadriceps peut venir d’une irritation du nerf fémoral (ou crural selon l’ancienne nomenclature) pincé par un dérangement intervertébral mineur ou par le psoas.
  • La friction excessive de la rotule peut venir d’une rotation du genou en valgum ou varum. Qui dit rotation du genou dit rotation de la tête fémorale et compensation du sacrum. Il va assurément y avoir des problèmes plus haut et possiblement plus bas.

Le syndrome fémoro-patellaire - Blogue du Réseau

Complications

Le syndrome fémoro-patellaire demeure un éclaireur, une pathologie avant-coureur qui en devance d’autres. Généralement, la tendinite du tendon rotulien suit de près et, qui dit tendinite et écrasement, dit bursite.

Avec la force qu’il déploie et son attache à l’épine iliaque antéro-inférieur, le droit fémoral est champion pour tirer la crête iliaque en antéversion et ainsi transmettre la problématique vers le haut.

Le syndrome demeure ancré dans les pathologies inflammatoires ou posturales selon sa cause. Malheureusement, la compression peut augmenter la friction dans l’articulation. Si la problématique se maintient sur une longue période, elle entrera aisément dans le territoire des pathologies dégénératives alors que les cartilages se trouvent grugés. À ce moment, nous parlerons plutôt de chondromalacie.

Pris en charge dès ses signes précurseurs, le syndrome fémoro-patellaire répond facilement et rapidement au soin. Fréquemment, relâcher le quadriceps pour ensuite le renforcer pour lui permettre de déployer l’effort souhaité sans devenir problématique suffit. Cependant, gardez à l’esprit que la problématique peut être une manifestation d’un mécanisme plus complexe que la rotule simplement plaquée par le quadriceps.

Bons soins!

Consultez la fiche professionnelle de Philippe-Olivier Jasmin

 

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Philippe-Olivier Jasmin

Vous reconnaîtrez probablement Philippe-Olivier Jasmin comme un des collaborateurs qui écrit pour le blogue du RMPQ depuis son implantation. Non? Pas de problème! Peut-être comme l’orthothérapeute clinicien aguerri. Celui qui décortique l’anatomie, explore la biomécanique et déniche des tactiques et des approches cliniques efficaces pour ces confrères massothérapeutes? Ou encore, comme le collaborateur pour le blogue de l’AMS et le superviseur-coach d’orthothérapie à leur campus de Montréal? Ou probablement comme celui qui unit des formations de la Chine, de la Colombie-Britannique et des États-Unis à sa formation d’orthothérapeute pour attiser l’étincelle de l’excellence et inspirer ses collègues à être awesome? … … ... Quand il n’est pas en train de masser ou de promouvoir la reconnaissance de la massothérapie par l’éducation, P-O a le nez plongé dans un bouquin, su à exercer sa routine de rame, de callisthénie et de Tai Chi, ou relaxe paisiblement un café à la main. Alors qui est P-O? Un rêveur? Un perfectionniste? Un guerrier pacifiste zen? Pour le découvrir, mets ton casque et viens le rejoindre au front!

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