Étudier sans perdre le cap

Comment mieux organiser son étude en ligne

Depuis quelques années, l’étude en ligne est devenue rapidement une voie d’apprentissage très primée. Elle permet notamment de briser les frontières du savoir et de redonner pleine autonomie à l’apprenant. La pandémie mondiale n’a fait que boule de neige avec cette modalité pédagogique. De ce fait, j’ai décidé de vous partager quelques stratégies afin de tirer le meilleur parti de vos séances d’étude à la maison ayant moi-même dû sauter à pieds joints dans cette modalité d’apprentissage. Eh oui, cette approche éducative possède son lot de défis, mais cette option permet d’augmenter, entre autres, jusqu’à cinq fois la rétention des étudiants par rapport aux cours magistraux théoriques en présentiel[1]. Il est bien évident que la pratique clinique en massothérapie devient une limite importante dans l’acquisition virtuelle de vos notions, mais gardons à l’esprit que je ciblerai davantage l’apprentissage des notions théoriques dans ce texte.

Ainsi, l’étude en ligne s’avère être l’une des meilleures solutions pour étudier à votre rythme, selon vos besoins et vos objectifs. Cependant, il est primordial de vous fixer une routine de travail qui vous représente, de la roder et de s’y accrocher pour y prendre plaisir. La motivation reste l’une des kryptonites majeures dans ce processus. C’est pourquoi je vous invite à bien vous installer sur votre chaise et à vous laisser guider par ces cinq conseils qui vous permettront d’optimiser vos multiples périodes d’étude à venir.

1. Tracer le cap vers la destination escomptée

Avant toute chose, il est important de prendre le temps de fixer ses propres objectifs. En fait, que souhaitez-vous réellement accomplir au bout du compte ? Quels résultats escomptez-vous ? Quels seront les défis auxquels vous pensez être exposés et comment pensez-vous y remédier ? ; etc. Bref, il s’agit de prendre une première photo globale tout en gardant à l’esprit que celle-ci va bien au-delà de la simple signification de suivre un cours ou une formation en soi. C’est ce qui vous permettra d’alimenter votre motivation ainsi que votre persévérance en massothérapie, tout au long de vos études jusqu’au marché du travail.

Une fois que vous aurez bien ajusté cette boussole académique, assurez-vous de garder habilement le cap malgré les turbulences et les brouillards implicites que vous rencontrerez sur ce flot de l’apprentissage. Également, il est important de vous rappeler que ces buts ne sont pas inflexibles. Ils peuvent être modulés et rectifiés, en cours de route au besoin. Somme toute, rappelez-vous que vous n’êtes pas seul dans cette aventure. Vos enseignants, vos formateurs, vos tuteurs, votre famille ainsi que vos collègues peuvent devenir facilement des points cardinaux indéniables pour vous aider à garder le cap.

2. Créer un plan d’étude

Avant de vous élancer dans cette course à multiétapes, il faut statuer votre plan d’action pour ne pas vous perdre en mer. Autrement dit, créez-vous un calendrier pour répartir votre programme de formation à partir du plan de cours. Celui-ci vous permettra de faire preuve de régularité et d’éviter de prendre quelques bouillons en chemin. Que ce soit par l’entremise d’un bon vieil agenda papier, de votre cellulaire ou toutes autres modalités, souvenez-vous que cet outil doit être simple d’usage et correspondre à vos besoins. D’ailleurs, la plupart des programmes de formation vous suggèrent une feuille de route pour vous guider dans vos échéances. Bref, faites de la procrastination un iceberg à éviter, si vous ne voulez pas devenir votre propre naufragé académique.

3.  Définir son environnement de travail

Le choix du milieu de travail influence beaucoup notre capacité de concentration et de rétention de l’information. En fait, il est recommandé d’établir un endroit propice à l’apprentissage à l’écart des distractions au sein de votre domicile. En déterminant un même milieu d’étude, vous éviterez de perdre de précieuses minutes à vous installer à un endroit différent chaque session. Vous pourrez ainsi optimiser votre surface de travail en ajustant l’ergonomie et la convivialité de celle-ci : bureau, chaise, écran d’ordinateur, bibliothèque, classeur, etc. Si possible, évitez de définir votre chambre à coucher comme lieu de prédilection, car il est recommandé de réserver cette pièce uniquement pour le sommeil et les relations intimes. Il peut aussi s’avérer intéressant de varier, de temps à autre, son environnement d’étude pour y ajouter une touche de motivation comme en allant dans un café, votre cour arrière ou un parc. Toutefois, le principe à garder en tête est simple : l’attention que l’on accorde à son environnement est soustraite à celle consacrée à la tâche. Or, plus vous êtes exposé à des distractions, plus il faut mettre d’efforts pour rester en piste.

Combattre le feu par le feu

Pour épurer les distractions issues des médias sociaux, plusieurs applications sont disponibles pour vous aider à créer un cocon d’étude adéquat : des bruits de fond ; des applications de contrôle des médias sociaux ; un contrôle de votre messagerie texte. Voici l’un de mes coups de cœur :

Forest : stay focused, be present.

Cette application ludique et poétique vous aide à vous déconnecter temporairement du monde virtuel en « bloquant » vos réseaux sociaux et votre messagerie texte le temps que la graine plantée passe peu à peu sous la forme d’un arbre. Par contre, si vous quittez l’application pour aller vers les sites ou applications sélectionnées, votre arbre mourra. Vous pourrez aussi encourager jusqu’à la plantation de 5 nouveaux arbres selon vos succès.

Bref, si votre ordinateur se trouve sur votre surface de travail, éteignez l’écran lorsque vous ne comptez pas l’utiliser afin d’éviter d’être distrait pas ce chant de sirène.

4. L’importance des pauses oculaires

L’utilisation prolongée et quotidienne des écrans engendre un phénomène que l’on appelle « fatigue oculaire numérique ». Les symptômes se traduisent par une sécheresse oculaire, une fatigue et une perturbation visuelle. L’éblouissement, les variations de luminosité et les reflets des ordinateurs altèrent le clignement des yeux. En fait, il a été démontré qu’une utilisation soutenue d’un écran réduit le taux de clignements. Ainsi, cette modification contribue à une fluctuation du film lacrymal et à une mauvaise lubrification oculaire. Ainsi, cette répartition anormale des larmes expose davantage la cornée et la conjonctive de nos yeux.

De plus, la lumière bleue issue des écrans peut mener à une perturbation de votre cycle de sommeil. À cet effet, la National Sleep Foundation[2]. recommande d’arrêter l’utilisation d’appareils électroniques au moins 30 minutes avant l’heure du coucher. Combattez le feu par le feu en utilisant des applications pour vous rappeler de fermer vos écrans ou de prendre des pauses tout au long de votre journée.

Bref, avant de vous plonger dans vos écrans, prenez quelques minutes pour faire du palming, soit une petite séance de yoga pour les yeux. Créée par l’ophtalmologue américain William Bates, cette technique vise à améliorer la fonction visuelle, soulager les tensions oculaires et apaiser le système nerveux. En somme, n’oubliez pas de prendre le temps de quitter des yeux vos écrans pour regarder au loin et de permettre le clignement de ceux-ci, vous leur offrirez ainsi une pause bien méritée.

5. Plaisir

Tous les programmes d’étude et de formation comportent des hauts et des bas, mais sachez que le plaisir doit vous aider à hisser pleinement vos voiles au quotidien. Certes, ce ne sont pas toutes les portions des formations qui sont intéressantes au premier coup d’œil, mais il s’agit de changer notre perception pour y mettre un peu plus de couleur. Le concept d’apprentissage doit s’ancrer en vous en tant que processus permanent tout au long de votre vie. Il vous permettra de répondre à votre curiosité intérieure et de suivre les avancées entourant votre pratique.

Un soin de qualité passe par la passion du thérapeute, octroyez-vous du temps pour vous récompenser de vos bons coups. Ne serait-ce que le temps de prendre un bon café ; de vous retrouver en famille ; d’aller jouer avec votre chien ; de prendre un bon repas ; d’aller faire une marche en montagne.

Je sais que l’obtention d’un diplôme ou d’une l’attestation de réussite est le point culminant recherché par tout un chacun. Les notes comptent pour beaucoup, mais sachez qu’il est plutôt souhaitable de développer des stratégies afin d’apprendre pour la vie que pour passer un simple test. Donnez-vous le luxe de fonder de solides bases sur lesquelles vous pourrez vous appuyer durant toute votre carrière. Vous finirez par toucher terre, votre diplôme ou attestation en main, et surtout, avec des acquis qui persisteront dans le temps.

[1] UTEP connect extended University. (2018). Online education statistics prove this educational approch’s worth. www.utep.edu/extendeduniversity/utepconnect/blog/january-2018/the-who-what-when-and-why-behind-online-education.html

[2] Sleep foundation. (2022). How to determine poor sleep quality. https://www.sleepfoundation.org/sleep-hygiene/how-to-determine-poor-quality-sleep

Coopervision. (2002). Fatigue oculaire numérique. https://coopervision.ca/fr/professionnel/ressources-cliniques/fatigue-oculaire-numerique

Université de Montréal. (2021). Vaincre le stress et l’anxiété : Le petit guide qui changera votre vie étudiante.https://vieetudiante.umontreal.ca/sante-et-bien-etre/blogue/vaincre-le-stress-et-lanxiete-le-petit-guide-qui-changera-votre-vie-etudiante