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Le Réseau de massothérapeutes professionnels du Québec regroupe plus de 8 500 massothérapeutes
6 mai 2021 | écrit par Philippe-Olivier Jasmin |
Bon matin! Moi, c’est PO. Ce n’est aucunement un secret d’état que je pousse beaucoup pour les formations continues en massothérapie. Tu aspires à devenir un thérapeute awesome et à assouvir ta curiosité? Tu ne sais pas par où débuter ou tu te perds parmi toutes ces ramifications de techniques qu’on essaie de te vendre? No problemo, PO est là pour toi!
Voici les trois critères qui ont servi à effectuer ma sélection :
Finalement, ce texte ne se veut pas l’association qui endosse certaines formations en les plaçant sur un piédestal. Plutôt, il s’agit de PO qui laisse son dialogue cacophonique interne s’extérioriser. À cette fin, je me permets de desserrer ma cravate en m’exprimant à la première personne puisque j’écris ici en mon nom. Paraîtrait-il que je ne détienne pas la vérité absolue. Je ne représente pas non plus, l’unique mouvement de pensée en massothérapie. Ce qui suit demeure mes deux sous.
Sur ce…
Les femmes enceintes ne sont aucunement ma clientèle cible. Néanmoins, une grossesse est une réalité avec laquelle doit éventuellement jongler près de la moitié de la population. C’est inévitable; des clientes régulières tomberont enceintes et désireront continuer à te consulter pendant leur grossesse.
Tu ne détiens pas la formation? Le geste éthique serait de les référer, mais soyons réalistes. À chaque fois que tu réfères une cliente enceinte à un autre massothérapeute, tu risques qu’elle décide de poursuivre ses soins avec le thérapeute référé après sa grossesse.
Bref, la formation en massage de la femme enceinte est une question de rétention de clientèle. Tu conserves la cliente dans ton patelin, au lieu de l’envoyer voir si l’herbe est plus verte chez le voisin. Sinon, il y a un peu plus de 80 000 naissances au Québec[1] par année. Même si tu ne souhaites pas en faire ta clientèle cible, il y a bien pires décisions dans la vie que d’être formé à travailler avec cette clientèle.
Enlève ta chemise hawaïenne et tes lunettes fumées. Range tes noix de coco et éteint ta musique d’ukulélé. Ce n’est pas pour ces raisons que le massage Lomi Lomi figure parmi notre liste.
En effet, de nombreuses formations en massothérapie t’apprennent uniquement à masser avec ta paume et ton pouce. Et après on se demande pourquoi un syndrome du canal carpien, une tendinite de pouce ou une épicondylite peuvent devenir le rite de passage pour les massothérapeutes.
À l’opposé, le massage Lomi Lomi s’effectue principalement avec les avant-bras. Le deep tissue, lui, exploite les jointures, le poing, l’avant-bras et le coude. Plus versatile, certes, mais l’approche du Lomi Lomi démontre quelque chose d’enivrant. Cocktails avec des petits parasols et plage. Même si offrir ces types de massage ne t’interpelle point, toute formation en massothérapie devrait impérialement te familiariser à masser avec autre chose que tes mains. C’est une question d’efficacité; plus de pression pour moins d’efforts déployés. Par conséquent, c’est de la prévention de blessures pour les massothérapeutes. Après tout, la massothérapie est un travail physiquement exigeant avec des risques élevés de blessures.
Et au pire, ça te donne une bonne raison de masser en chemise hawaïenne.
Je ne préconise pas l’utilisation d’outils dans mes soins de massothérapie. Je préfère de loin employer mes mains. Cependant, les ventouses méritent une petite place dans mon cœur. Elles illuminent mes yeux et me fendent le sourire jusqu’aux oreilles. En effet, elles sont versatiles, mais surtout efficaces. Tu peux mettre ton casque en effectuant de la ventouse dynamique pour aller chercher une décongestion tissulaire et un relâchement musculaire accru. Tu veux gagner du temps? Place des ventouses statiques pendant que tu travailles autre chose. Tu désires un amplificateur puissant? Je te propose les mobilisations pin and stretch avec ventouses. Ou encore, flossing avec ventouses. Et bonus, elles te sauvent les mains.
Plus je vieillis et plus je deviens paresseux. Je vise le plus de résultats en suant le moins possible et le tout, sans me blesser. Les ventouses cochent toutes ces cases.
Employer le relâchement post-isométrique est simple, voire niaiseux. Mais c’est magique! Sa simplicité fait sa beauté; tu peux aisément l’adapter à ton besoin et ton intention. C’est un amplificateur puissant. C’est asperger d’essence ton petit feu de camp quand tu as de la difficulté à créer une flamme. Bref, c’est tricher. Même après avoir bien relâché sa musculature, ton client peine à tourner sa tête? Iso. Une petite résistance s’obstine? Iso. Tu veux gagner en efficacité? Iso.
Cependant, la « faiblesse » du cours d’isométrie est qu’il nécessite une formation en mobilisation pour réellement briller et accomplir sa destinée dans l’histoire de l’humanité. En conséquence, je ne la recommanderais pas en l’absence de cette formation. Néanmoins, l’isométrie est assez awesome que je triche sans remords et lui dédie une place dans cette liste.
Selon l’analyse sectorielle de la main-d’œuvre du secteur de la massothérapie de Soins Personnels Québec de 2016[2], 84% des clients en massothérapie consultent pour des maux ou des douleurs musculaires. De ce fait, être convenablement formé pour comprendre les mécanismes des problématiques musculaires ouvre la porte à prendre efficacement en charge cette clientèle prédominante. Malheureusement, les cours de physiopathologie figurent parmi les formations de massothérapie plus avancées. Non seulement cette clientèle est de loin la plus populeuse, mais elle est aussi la plus convoitée par les autres massothérapeutes et les autres thérapies manuelles. Bref, la compétition est féroce.
Notamment, la massothérapie est une méritocratie, c’est-à-dire que le succès d’un massothérapeute dépend de sa capacité à atteindre efficacement les objectifs de son client. Certes, avec une clientèle « thérapeutique » si volumineuse qui exprime des objectifs si précis, « pourquoi les cours de physiopathologie ne figurent pas parmi toute formation en massothérapie » est la question qui tue.
De plus, il peut être difficile d’être pris au sérieux par le domaine de la santé en l’absence d’un cours de physiopathologie et de problématiques musculaires. Non, « dans le pire des cas, je ne peux pas faire de tort » n’est pas un argument satisfaisant. Tant qu’à faire quelque chose, faisons-le bien. Reconnais tes capacités et deviens familier avec ton principal ennemi, ces nombreuses problématiques musculaires. C’est comme ça qu’on obtient une consistance thérapeutique. C’est comme ça qu’on devient efficace.
Alors, comment trouves-tu cette liste? Est-ce que celle-ci t’aide à faire un choix plus éclairé? Aurais-tu substitué une formation continue pour une autre? Si tu te sens encore comme un chevreuil devant des phares de voiture, quant à vers quelle formation te diriger, PO a deux conseils pour toi. Premièrement, choisis une formation qui te fait tripper. Deuxièmement, comme l’a dit Bruce Lee : « I fear not the man who has practiced 10,000 kicks once, but I fear the man who has practiced one kick 10,000 times. » Avoir un éventail large, c’est bien. Être awesome dans ce que tu fais, c’est mieux.
Bonnes formations!
[1] Institut de la statistique du Québec, Naissances, décès et mariages par mois et par trimestre, Québec, 2010-2021, [En ligne], https://statistique.quebec.ca/fr/produit/tableau/naissances-deces-et-mariages-par-mois-et-par-trimestre-quebec
[2] Soins Personnels Québec, Analyse sous-sectorielle de la main-d’œuvre du secteur de la massothérapie 2016, [En ligne], https://soinspersonnels.com/medias/files/PDF_masso/Analyse-s-sectorielle_Massotherapie_VF-avec-couverture.pdf
Philippe-Olivier Jasmin
Vous reconnaîtrez probablement Philippe-Olivier Jasmin comme un des collaborateurs qui écrit pour le blogue du RMPQ depuis son implantation. Non? Pas de problème! Peut-être comme l’orthothérapeute clinicien aguerri. Celui qui décortique l’anatomie, explore la biomécanique et déniche des tactiques et des approches cliniques efficaces pour ces confrères massothérapeutes? Ou encore, comme le collaborateur pour le blogue de l’AMS et le superviseur-coach d’orthothérapie à leur campus de Montréal? Ou probablement comme celui qui unit des formations de la Chine, de la Colombie-Britannique et des États-Unis à sa formation d’orthothérapeute pour attiser l’étincelle de l’excellence et inspirer ses collègues à être awesome? … … ... Quand il n’est pas en train de masser ou de promouvoir la reconnaissance de la massothérapie par l’éducation, P-O a le nez plongé dans un bouquin, su à exercer sa routine de rame, de callisthénie et de Tai Chi, ou relaxe paisiblement un café à la main. Alors qui est P-O? Un rêveur? Un perfectionniste? Un guerrier pacifiste zen? Pour le découvrir, mets ton casque et viens le rejoindre au front!
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