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29 juin 2016 | écrit par Sophie Vaudrin |
Le mot massage vient du grec massein. Il signifie presser légèrement, palper ou pétrir. Selon les différents endroits dans le monde où l’on pratique la massothérapie, on utilise également les termes « toucher thérapeutique » ou « thérapie manuelle ». Comment s’y retrouver à travers toutes ces appellations et techniques différentes? D’abord, faisons un retour sur l’origine de la massothérapie…
Le massage est une thérapie manuelle qui était déjà utilisée il y a des milliers d’années avant J.-C. Il fait partie intégrante des médecines les plus anciennes, telles que la médecine traditionnelle chinoise (qui inclus notamment le massage Tuina, le tai-chi et l’acuponcture), ainsi que la médecine ayurvédique, originaire de l’Inde. D’anciens écrits attestent de l’utilisation du massage dans diverses civilisations. Par exemple, dans l’Ancien Testament, il est fait mention de traitements à l’huile permettant aux voyageurs de mieux récupérer, tandis qu’Hippocrate, père de la médecine moderne, conseillait déjà aux Grecs un massage par jour, et ce, 460 ans avant J.-C.! Au 2e siècle après J.-C., les Romains fréquentaient les bains publics, les thermes plusieurs fois par semaine. Semblables aux saunas actuels, les thermes étaient des lieux d’affaires, de rencontre, mais également de repos. Plusieurs les fréquentaient pour soulager l’arthrite et perdre du poids. Très populaires au 4e siècle, la ville de Rome comptait plus de 1000 thermes! Pour plusieurs cultures, le massage est une des façons de prendre soin de sa santé, mais, pas à toutes les époques…
Au Moyen Âge, le massage est associé au plaisir et à la sexualité. Il est alors réprimé par l’Église et sa pratique devient interdite. Les thermes romains, lieux de débauche selon l’Église, sont fermés pour être remplacés par les étuves, lieux destinés à la toilette personnelle seulement! Presque disparu, il faudra attendre l’époque de la Renaissance pour voir le massage réintroduit par les médecins. Ceux-ci, dont Ambroise Paré, chirurgien du roi Charles IX, l’utilisent alors en complément de différentes techniques médicales. Paré, reconnu pour ses méthodes douces, mit au point des techniques de ligature artérielle et de nouvelles prothèses pour les personnes amputées.
C’est au 19e siècle que le massage revient en force grâce au suédois Pehr Enrik Ling, considéré comme le père du massage suédois. D’abord escrimeur, il sera initié aux arts martiaux et au massage Tuina lors d’un voyage vers le Danemark. De retour en Suède, en 1804, il imagine une méthode alliant gymnastique et massage pour conserver une bonne santé. Plus près de nous, les années 60 amènent avec elles l’époque du « Peace and love ». Avec la libération sexuelle de l’époque, exit la morale et la religion; le corps reprend sa place… on l’exhibe et on en prend soin! C’est d’ailleurs pendant cette décennie qu’apparaissent les massages Californien et Esalen, des méthodes très douces basées sur l’écoute et la présence. Suivent les années 80, où l’on redécouvre certaines pratiques ancestrales, telles que le massage Amma et la réflexologie plantaire.
De nos jours, un grand choix de techniques différentes s’offre à nous : massage de relaxation ou thérapeutique, traditionnel, énergétique, avec ou sans huile, sur table ou sur chaise, massage prénatal, oncomassage, etc.
Maintenant plus accessibles, les techniques orientales et ancestrales se mélangent aux techniques modernes, pour le plus grand bénéfice de tous. Il est d’ailleurs courant de consulter un thérapeute qui maîtrise plus d’une technique. Cet heureux bagage de formations permet d’offrir un soin mieux adapté aux clients. Dans certains cas, le thérapeute pourra utiliser des accessoires pour ajouter des bienfaits du massage : pierres chaudes, ballotins, huiles essentielles, enveloppements, ventouses, etc. Avec un tel éventail de techniques et d’accessoires, il est assuré que chacun trouvera un soin personnalisé pour répondre à sa condition actuelle.
Certains hésitent encore à consulter en massothérapie, croyant que leur inconfort physique, leur stress ou leur fatigue ne peut être soulagé que par la médecine classique. Pourtant, la massothérapie, c’est bien plus que du « flattage ». Autant utilisée en prévention que pour soulager des douleurs, la massothérapie est également présente dans les clubs sportifs, les cliniques multidisciplinaires, les spas, les hôpitaux et même en entreprise! Outre la massothérapie, on retrouve également des spécialisations, telles que la kinésithérapie ou l’orthothérapie, qui utilisent des mobilisations pour aider le corps à relâcher ses tensions musculaires et à retrouver son amplitude de mouvements. Au Québec, la formation de base en massothérapie varie entre 400 et 1200 heures, selon le nombre de techniques étudiées. À l’étude du corps humain s’ajoutent les techniques de massage, les examens pratiques et théoriques, l’approche client, l’éthique et la déontologie ainsi que les stages.
Des études scientifiques répertoriées par le CRATT, le Centre de recherche sur les applications thérapeutiques du toucher, révèlent que la massothérapie a des effets bénéfiques sur plusieurs plans. Elle a démontré ses bienfaits autant sur les troubles musculo-squelettiques (douleurs cervicales et lombaires), que sur les douleurs chroniques (fibromyalgie) ou pour les gens souffrant de problèmes de santé mentale (stress, dépression). La massothérapie est maintenant intégrée en complément de soins et fait partie du plan de soin global pour plusieurs pathologies.
Depuis des millénaires, le toucher est utilisé pour apporter soulagement, réconfort et amélioration de la santé. Ce n’est donc pas demain que la massothérapie va disparaitre! Avec tous les bienfaits prouvés du massage, vous auriez tort de vous en passer!
Sophie Vaudrin
Sophie Vaudrin est massothérapeute et professeure de Pilates. Elle s’intéresse aux divers aspects touchant l’être humain : corporel, psychologique et émotionnel. Sa motivation première est de donner des outils aux gens afin que ceux-ci puissent prendre en main leur santé. Formée en danse pendant plusieurs années, elle a également travaillé avec le club de nage synchronisée de sa région dans le domaine de la flexibilité. Lorsque l’occasion de suivre une formation en massothérapie s’est présentée, elle y a vu une chance extraordinaire d’aller chercher des connaissances plus approfondies sur le corps humain. En plus de la massothérapie et du Pilates, madame Vaudrin donne à l’occasion des ateliers en milieu de travail touchant la posture, l’ergonomie, l’alimentation et le stress.
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