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Le Réseau de massothérapeutes professionnels du Québec regroupe plus de 8 500 massothérapeutes
21 janvier 2016 | écrit par Le Réseau |
Les réseaux sociaux ne sont plus utilisés uniquement dans notre vie personnelle, ils prennent aussi beaucoup d’espace dans l’univers professionnel. Ces outils technologiques sont d’une grande utilité pour diffuser de l’information et communiquer rapidement avec nos clients, nos collègues et notre famille. En tant que massothérapeutes, vous vous en servez surement pour faire votre autopromotion.
Il faut cependant garder à l’esprit que les réseaux sociaux encouragent du même coup des communications plus directes et spontanées qui incitent plus à la réaction qu’à la réflexion et amplifient les conflits. Une mauvaise utilisation de ces plateformes peut avoir des conséquences dévastatrices pour vous ou autrui.
Vous êtes-vous déjà demandé si vos propos en ligne pouvaient contrevenir à l’éthique et la déontologie ou nuire à la réputation de votre employeur? Bien qu’aucun point du code de déontologie ne concerne directement l’utilisation des réseaux sociaux, vous vous devez d’agir sur ces plateformes en tout respect de votre profession, de votre clientèle et de votre association professionnelle comme vous le feriez dans votre clinique.
Si vous travaillez pour un employeur, vérifiez avec lui s’il a établi une politique d’utilisation des médias sociaux pour ses employés. Si c’est le cas, assurez-vous d’en prendre connaissance et de savoir ce qu’on attend de vous. S’il n’en a pas, cet article et votre code de déontologie constituent des guides de conduite.
De votre côté, si vous être présent sur les réseaux sociaux en tant que professionnel, vous auriez tout avantage à établir votre propre politique afin d’encadrer les discussions sur vos plateformes et renseigner les gens sur le type de modération que vous y effectuerez.
Nous vous recommandons en tant que membres d’avoir un compte professionnel distinct de votre compte personnel sur les réseaux sociaux. Cette séparation favorise une distance professionnelle dans vos interactions avec la clientèle, mais ne constitue pas une excuse pour ne pas vous soucier de ce que vous publiez sur votre compte personnel également. Vous devez savoir que tout propos échangé sur les réseaux sociaux peut devenir public, malgré les paramètres de confidentialité, et que certains articles de votre code de déontologie peuvent être enfreints en dehors du travail. Mentionnons ceux qui touchent les devoirs et obligations envers la profession (ch. 4), le secret professionnel (ch. 6), la publicité, les médias et l’Internet (points 10.4 et 10.5) et les relations des thérapeutes avec l’Association et les membres (ch. 12).
De toute évidence, plusieurs personnes utilisent les réseaux sociaux et les espaces de discussions souvent sans connaitre les politiques d’utilisation de ces plateformes. C’est ainsi que beaucoup ignorent que tout ce qu’ils publient sur Facebook est public et que même leurs conversations privées peuvent être mises au jour. Des évènements récents nous ont d’ailleurs rappelé que les plateformes web ne sont pas à l’abri des pirates informatiques. Vous devriez toujours garder en tête que vos écrits peuvent rapidement être repris et partagés sans votre consentement. Cette perte de contrôle de vos publications peut porter préjudice à votre réputation, à celle de votre profession ou encore de votre association professionnelle. Soyez conscients que tout ce que vous publiez sur les réseaux sociaux, en privé comme en public, est du domaine public ou peut le devenir.
Un autre aspect à ne pas négliger, c’est la possibilité que la confidentialité des renseignements personnels de la clientèle soit brisée. Avez-vous déjà réfléchi à ce qui arriverait si vous perdiez votre téléphone ou oubliez votre tablette dans un endroit public? Avez-vous mis en place des moyens de prévenir ce genre de situation? Consultez le site de Association canadienne des télécommunications sans fil pour obtenir des conseils afin de protéger vos données.
La perte de confidentialité peut également se produire par mégarde lorsque vous interagissez avec vos clients sur les plateformes sociales, par exemple en publiant un message en public alors que vous vouliez l’envoyer en privé. La prudence est donc de mise.
Même si le code de déontologie ne fait pas mention de l’utilisation des réseaux sociaux, la même éthique professionnelle doit être appliquée avec ces outils. Une bonne chose à faire est de relire votre code de temps à autre pour vous assurer de bien le connaitre et le comprendre. S’il advenait que vous vous trouviez dans une situation où vous ne savez pas comment agir, posez un regard éthique sur les évènements en vous demandant quelles pourraient être les conséquences pour vous, pour la clientèle, pour la profession ou encore votre association professionnelle afin de prendre la meilleure décision. Au besoin, communiquez avec nous pour obtenir un avis ou du soutien.
Les réseaux sociaux sont néanmoins un excellent moyen de partager de l’information pertinente et utile pour votre clientèle dans la prise en charge de sa santé. Je vous recommande d’ailleurs d’agir en expert pour les diriger vers des ressources et de l’information en ce sens. Cependant, assurez-vous de la qualité du contenu avant de le partager et vérifiez vos sources d’information.
Nous vous recommandons d’utiliser des comptes professionnels pour interagir avec votre clientèle et d’agir avec prudence et diligence. Devenir « ami Facebook » avec votre clientèle peut augmenter les risques de dévoiler des informations personnelles et ouvrir la porte à des malaises qui peuvent nuire à vos relations. En outre, cette proximité peut être interprétée comme une faveur et occasionner des situations de conflits d’intérêts. Nous vous recommandons d’éviter de commenter des photos ou des publications qui ne concernent pas vos activités et relations professionnelles.
Lorsque vous demandez l’avis de vos collègues à propos d’un client, dans un groupe Facebook notamment, vous devez impérativement vous assurer de le faire avec diligence afin de respecter le secret professionnel et de ne pas nuire à la réputation de la ou des personnes impliquées, d’un collègue ou de l’Association. N’oubliez pas que vos discussions sont considérées comme publiques même si l’accès à un groupe est restreint.
La diffamation est une atteinte injustifiée à la réputation et contrevient au code de déontologie (point 12.1.4). Au sens large, la diffamation inclut les injures et les messages qui jettent le discrédit sur une personne ou une organisation.
Votre code de déontologie indique au point 6.1.6 que vous devez obtenir la permission écrite d’un client avant de le photographier, le filmer ou l’enregistrer. Le droit au respect de sa vie privée vous empêche également de diffuser son image sans avoir préalablement obtenu son consentement. Il s’agit d’un droit fondamental reconnu par le Code civil du Québec et la Charte des droits et libertés de la personne. Ce principe exclut cependant les manifestations publiques ou une situation où il est dans l’intérêt public de diffuser cette image.
Comme massothérapeutes, vos communications avec votre clientèle doivent refléter le même professionnalisme en ligne et sur les réseaux sociaux qu’à l’intérieur des murs de votre clinique. Ce que vous vous apprêtez à publier, oseriez-vous le dire dans un micro dans un endroit public? Pour ne pas regretter vos paroles, mieux vaut vous modérer… ou vous abstenir!
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