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24 août 2016 | écrit par Philippe-Olivier Jasmin |
Vous êtes en train de danser, quand votre hanche se met à produire un craquement comme si elle tentait de battre le rythme. Tok. Tok. Tok. Tok. On pourrait croire qu’elle essaie de vous assister à l’aide d’un métronome, mais, chaque battement s’accompagne d’une débilitante douleur perçante. Vous figurez probablement parmi les malchanceux qui sont accompagnés d’un ressaut de hanche. Dans le fond, son action laisse plutôt penser à un mariachi qui s’emballe en grattant cacophoniquement sa guitare, bousillant l’harmonie de la performance au lieu d’enrichir et de soutenir nos danseurs de pasodoble.
Communément nommé « dancer’s hip » ou « snapping hip » en anglais, et « coxa saltans » en latin, le ressaut de hanche consiste en un syndrome d’accrochage translaté à la hanche. En effet, la problématique implique une structure, généralement un muscle, plaquée contre un relief osseux. La friction occasionnée par le mouvement tendra horriblement la musculature pour ensuite la relâcher brusquement. Ce phénomène, qui rappelle la corde d’un arc, entraine ce craquement sonore typique des syndromes d’accrochage. Ce son s’entend le plus fréquemment lors d’une extension de la hanche à la suite d’une flexion, lorsque celle-ci revient en position neutre particulièrement si le genou s’est rendu plus haut que la hanche. Se lever d’une position assise, courir ou monter des marches sont des exemples possibles de mouvements pouvant faire apparaître les symptômes.
Tout comme dans la version infantile du syndrome d’accrochage de la coiffe des rotateurs, le craquement se veut habituellement bénin. Cependant, si laissé à ses propres desseins, il peut contribuer à fragiliser le tendon impliqué ou évoluer en une panoplie de problématiques connexes à la suite d’éventuels mécanismes de défense déclenchés par l’irritation rythmée. Les symptômes précurseurs se manifesteront donc localement aux structures impliquées, mais se répandront rapidement pour se mêler à d’autres.
Le ressaut de hanche se divise en deux catégories: une version simple qui consiste en une tendinopathie et une version qui provient davantage d’un trauma.
Trois muscles nous intéressent dans cette première version simple de la problématique :
Des tensions excessives en ces trois muscles peuvent malheureusement inciter des frictions en latéral de la hanche, où cette musculature s’enfarge avec le grand trochanter au lieu d’adroitement glisser par-dessus. À cause de l’implication des fessiers, les symptômes peuvent suivre la crête iliaque. Et rappelons-nous que le TFL émergera fréquemment des symptômes en externe du genou en raison de l’attache de la bande iliotibiale.
La deuxième version simple migre le site d’accrochage en antérieur de la hanche. Deux muscles méritent notre attention :
L’iliopsoas peut frictionner contre le petit trochanter, l’épine iliaque antéro-inférieure ou l’éminence ilio-pectinée alors que le droit fémoral peut se frotter à la tête fémorale. Les symptômes locaux se manifesteront donc davantage vers l’aine avec une possibilité d’inclure des symptômes aux lombaires transmis par l’iliopsoas et au tendon rotulien ou en périphérie de la rotule par la faute du droit fémoral.
La version traumatique touche les structures intrinsèques à l’articulation coxofémorale. Par exemple :
Bien que cette version apparaisse généralement vivement et subitement après un trauma, la possibilité d’une condition sous-jacente chronique se doit d’être prise en compte. Confrontée à une dysfonction intra-articulaire, l’approche préconisée se veut habituellement pacifiante afin de favoriser un processus de guérison non entravé.
Plusieurs évolutions de la pathologie peuvent nous intéresser.
Évidemment, discerner précisément la structure en cause pour mieux la cibler est de mise. Heureusement, il est généralement possible de déceler un accrochage à la palpation lorsqu’il est reproduit. Tout comme dans le cas du syndrome d’accrochage de la coiffe des rotateurs, il est préférable d’établir un équilibre entre une approche locale et holistique afin d’englober le plus grand nombre de variables possibles.
De plus, plusieurs rapports de force doivent être considérés.
Rappelons-nous que chacun de ces rapports de forces peut autant être un symptôme qu’une source de stress additionnel pour la musculature impliquée. La priorité consiste à briser le possible cercle vicieux. Encore une fois, bien que les principaux affligés du ressaut de hanche demeurent des athlètes tels des danseurs, gymnastes, coureurs ou culturistes, n’éliminez pas hâtivement une cause posturale sournoise. Le mariachi manifestera des symptômes locaux incontournables, mais ne laissez pas sa présence flamboyante vous distraire de ce qui se passe alentour dans la ceinture pelvienne.
Bons soins!
Philippe-Olivier Jasmin
Vous reconnaîtrez probablement Philippe-Olivier Jasmin comme un des collaborateurs qui écrit pour le blogue du RMPQ depuis son implantation. Non? Pas de problème! Peut-être comme l’orthothérapeute clinicien aguerri. Celui qui décortique l’anatomie, explore la biomécanique et déniche des tactiques et des approches cliniques efficaces pour ces confrères massothérapeutes? Ou encore, comme le collaborateur pour le blogue de l’AMS et le superviseur-coach d’orthothérapie à leur campus de Montréal? Ou probablement comme celui qui unit des formations de la Chine, de la Colombie-Britannique et des États-Unis à sa formation d’orthothérapeute pour attiser l’étincelle de l’excellence et inspirer ses collègues à être awesome? … … ... Quand il n’est pas en train de masser ou de promouvoir la reconnaissance de la massothérapie par l’éducation, P-O a le nez plongé dans un bouquin, su à exercer sa routine de rame, de callisthénie et de Tai Chi, ou relaxe paisiblement un café à la main. Alors qui est P-O? Un rêveur? Un perfectionniste? Un guerrier pacifiste zen? Pour le découvrir, mets ton casque et viens le rejoindre au front!
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