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Les risques du métier de massothérapeute sont plus élevés qu’on pourrait le croire

12 août 2015  |   écrit par Frédéric Barbe  |

Je crois que peu importe l’école choisie et les formations suivies, nos professeurs ont probablement fait un excellent travail à nous enseigner une bonne biomécanique et l’ergonomie adaptée pour effectuer nos manœuvres, ainsi que les trucs et astuces élémentaires. Vous pouvez d’ailleurs lire sur ce même blogue (ici) un billet faisant un tour d’horizon de ces derniers.

Pourtant, selon un sondage effectué en 2010 au Québec auprès de 325 massothérapeutes ayant en moyenne 10 ans d’expérience, certains à temps plein et d’autres à temps partiel, plus du quart ont affirmé avoir des problèmes de santé ou des blessures liés à la pratique de leur métier, soit des douleurs au dos, aux mains, au cou et aux épaules, ainsi que des tendinites.

Les risques du métier de massothérapeute - Blogue du Réseau des massothérapeutes

Jeunes massothérapeutes plus à risque

Ces chiffres semblent toutefois bien conservateurs si on les compare à une autre étude menée par l’Atlantic College of Therapeutic Massage en 2006 auprès de 506 massothérapeutes à travers le Canada. Plus de 60 % d’entre eux ont rapporté des douleurs au bas du dos et 80 %, des douleurs aux poignets et aux pouces. Parmi ce groupe, la moitié des personnes avaient moins de 5 ans d’expérience et les trois quarts avaient moins de 10 ans d’expérience, autrement dit, les massothérapeutes moins expérimentés seraient plus susceptibles de souffrir de douleurs liées à leur travail.

Et les autres professions?

Que l’on regarde les données amassées par cette étude du Journal of Occupational Rehabilitation en 2006 ou par le sondage effectué auprès des membres de l’Associated Body Bodywork & Massage Professionals aussi en 2006, elles semblent toutes pointer dans la même direction et confirment la gravité de la situation. Les statistiques semblent aussi assez similaires dans les métiers connexes comme la physiothérapie et la chiropractie.

Risque d'abandon de la pratique - Blogue du Réseau

Risque d’abandon de la pratique

Puisque plusieurs massothérapeutes ne déclarent tout simplement pas leurs symptômes ou leurs blessures, nous pouvons aisément présumer que ces données ne représentent même pas toute l’ampleur de la situation. Une bonne partie d’entre eux changeront probablement de métier sans être comptabilisés nulle part étant donné qu’ils n’ont ni le soutien nécessaire pour affiner leur technique ni l’accès à des soins pour les soulager. Tel qu’on peut s’y attendre, ils ne possèdent généralement pas d’assurances collectives et leur salaire est peu élevé (voir ici et ici pour des détails).

Se blesser… en faisant plaisir aux clients

Mais si on nous a enseigné une bonne façon de faire, pourquoi la situation est-elle aussi dramatique? Je crois que la problématique est multifactorielle et qu’il serait très difficile de tout régler avec une solution miracle. Par exemple, dans le sondage effectué par l’Atlantic College of Therapeutic Massage cité ci-dessus, la plupart des thérapeutes disent s’être blessés en voulant offrir une forte pression lors de leur massage ou simplement en donnant un massage. Ironiquement, près de 55 % des clients qui changeront de massothérapeute le feront parce que ce dernier aura mis trop de pression, tandis que 20 % seulement changeront de thérapeute parce qu’il n’aura pas mis suffisamment de pression. Tous ces résultats mis ensemble, on constate tout de même qu’une pression inadéquate, que ce soit trop ou pas assez, pourrait vous faire perdre beaucoup de clients.

J’ai été personnellement assez chanceux pour éviter les blessures jusqu’à maintenant, mais j’ai pu sentir que certains inconforts, directement liés à mon travail, auraient rapidement pu dégénérer si je n’avais pas fait attention, particulièrement durant les périodes très achalandées. Et vous, quelles sont vos expériences? Avez-vous réussi à éviter les blessures? Y a-t-il des stratégies efficaces ou certaines précautions qui vous ont aidés à ne pas faire partie des statistiques? Et si vous vous êtes blessés, avez-vous pu recommencer à pratiquer la massothérapie? Si oui, qu’avez-vous changé dans votre façon de travailler?

 

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Frédéric Barbe

Titulaire d’un certificat universitaire en philosophie et d’un baccalauréat en études anciennes, plusieurs fois champion de danse swing au courant de sa première carrière et maintenant massothérapeute, Frédéric a eu un parcours peu conventionnel. Il termine sa formation de base en 2011 à l’Institut Kiné-Concept et a pratiqué à temps partiel toujours en poursuivant son premier amour. Pendant ce temps, il en profite pour parfaire ses connaissance en accumulant d’innombrables heures en cours privés et en observant les techniques des plus grands maîtres à travers le monde avec toutes les possibilités offertes par cette ère technologique. Il développe ainsi avec le temps une technique basée sur le rétablissement d’un mouvement fonctionnel en utilisant le FMS/SFMA pour mesurer les progrès et différentes approches en massothérapie. Il essaie d’aider ses patients à développer de saines habitudes de vie et d’instaurer une courte routine d’exercices nécessaire au rétablissement et à la prévention des blessures. À temps plein en massothérapie depuis 2014, il poursuit aujourd’hui une formation en ostéodynamie pour tenter d’étancher sa soif de savoir et pratique quotidiennement. « Si c’est important, faites-le tous les jours, sinon ne le faites pas du tout. » - citation attribuée à Dan Gable, médaillé d’or en haltérophilie.

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