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2 octobre 2015 | écrit par Philippe-Olivier Jasmin |
Lorsqu’ils présentent des douleurs lombaires irradiant dans un ou les deux membres inférieurs, les clients sont fréquemment fiers de nous lancer « Je pense que c’est le sciatique! » ou « Est-ce que c’est ça, un sciatique? ». Comme nous vous l’avons déjà mentionné, bien que la sciatalgie soit fortement commune, tout mal de dos n’est pas nécessairement une de ces manifestations. Montons d’un cran et grimpons à l’échelon supérieur, c’est-à-dire de L4-L5-S1 et leur nerf sciatique à L2-L3-L4 et leur nerf crural. Sortons la cruralgie de l’ombre de son populaire voisin du dessous.
La cruralgie se définit simplement par une compression du nerf crural, maintenant nerf fémoral dans la nouvelle nomenclature. La manifestation des symptômes demeure la même que toute névralgie, c’est-à-dire une possibilité de douleur locale au site de compression et une sensibilité, des engourdissements ou un affaiblissement le long du trajet du nerf atteint qui, ici, descend de L2-L3-L4 en éventail vers les hanches pour ensuite migrer vers l’aine et l’antérieur du membre inférieur.
Tout comme la sciatalgie, la cruralgie possède deux sites de compression principaux :
Comme toute névralgie, la problématique peut commencer directement à la source, ici, L2-L3-L4. Généralement, puisque L3 représente l’apex de la lordose lombaire, les chances sont grandes pour que l’étage plaide coupable et entraine L4 avec elle. Plusieurs conditions peuvent causer la compression, du dérangement intervertébral mineur (DIM) à une hernie discale en passant par un spasme, une sténose et autre.
Bien que les muscles paravertébraux demeurent champions pour engendrer des problématiques au dos, le diaphragme, avec ses piliers, génère des tensions sur les étages vertébraux impliqués. La respiration, de même qu’un état de stress ou émotif, deviennent donc des pistes d’investigation possibles. L’éventualité est encore plus probable dans les cas d’hyperventilation ou tous mouvements respiratoires importants comme un essoufflement durant un effort physique puisque le petit dentelé postéro-inférieur, muscle de l’expiration forcée, s’insère jusqu’à L3.
Étant donné que le crural se situe dans le creux de la courbure lombaire, l’aspect postural ne doit pas être négligé. Un effort « lordosant » combiné du diaphragme et de l’iliopsoas peut prédisposer L2-L3-L4. De même, le bassin deviendra incontournable à observer puisque sa position en antéversion ou rétroversion influence considérablement, par effet domino, l’accentuation ou l’effacement de la lordose lombaire. Qui dit bassin, dit habituellement hanches… les membres inférieurs comptent donc aussi dans l’équation.
L’iliopsoas est à la cruralgie ce que le pyramidal (piriforme) est à la sciatalgie : un deuxième site de compression horriblement fréquent. En effet, il peut y avoir pincement entre l’iliaque et le psoas, où le nerf fémoral se faufile entre les deux, ou à l’arcade crural, où tous trois sont pris à l’étroit.
Avec ses insertions aux vertèbres lombaires, il demeure possible que l’iliopsoas soit celui qui entraine, par exemple, le DIM pinçant une racine nerveuse comme il a été mentionné plus haut.
L’iliopsoas jouant un rôle important quant à notre stabilité en position debout, l’aspect postural demeure, encore une fois, à considérer. De même, puisqu’une action bilatérale de sa part entraine une augmentation de la lordose lombaire, les chances persistent pour qu’il contribue aux cas d’hyperlordoses ou, à l’inverse, il risque d’être plutôt irrité et bougon d’être constamment étiré en présence de dos plats. De plus, la position du bassin aura une influence majeure sur l’état de l’iliopsoas et vice versa.
Comme toute névralgie, la cruralgie conspire à prédisposer les régions le long de son trajet nerveux à manifester des pathologies supplémentaires. Elle peut tout aussi bien être une évolution d’une problématique plus bas et une escale pour les tensions qui remontent. Bien qu’elle évolue selon des lignes similaires à la sciatalgie, la position un peu plus élevée de la cruralgie modifie bien des rapports de force et exige que nous adaptions notre approche en conséquence.
Bon soins!
Philippe-Olivier Jasmin
Vous reconnaîtrez probablement Philippe-Olivier Jasmin comme un des collaborateurs qui écrit pour le blogue du RMPQ depuis son implantation. Non? Pas de problème! Peut-être comme l’orthothérapeute clinicien aguerri. Celui qui décortique l’anatomie, explore la biomécanique et déniche des tactiques et des approches cliniques efficaces pour ces confrères massothérapeutes? Ou encore, comme le collaborateur pour le blogue de l’AMS et le superviseur-coach d’orthothérapie à leur campus de Montréal? Ou probablement comme celui qui unit des formations de la Chine, de la Colombie-Britannique et des États-Unis à sa formation d’orthothérapeute pour attiser l’étincelle de l’excellence et inspirer ses collègues à être awesome? … … ... Quand il n’est pas en train de masser ou de promouvoir la reconnaissance de la massothérapie par l’éducation, P-O a le nez plongé dans un bouquin, su à exercer sa routine de rame, de callisthénie et de Tai Chi, ou relaxe paisiblement un café à la main. Alors qui est P-O? Un rêveur? Un perfectionniste? Un guerrier pacifiste zen? Pour le découvrir, mets ton casque et viens le rejoindre au front!
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