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11 novembre 2022 | écrit par Julien Pinsonneault |
Entreprendre un programme d’études ou de formations comporte son lot de défis, surtout lorsque l’on se retrouve seul devant son écran. Il est facile de se perdre dans la brume de l’estuaire pédagogique, si l’on ne suit pas la lumière du phare. Afin d’éviter de donner quelques coups de pagaie dans le vide, j’ai décidé de vous partager quelques trucs pour profiter pleinement de vos séances d’étude à la maison.
L’un des avantages de la formation à domicile est de pouvoir moduler, à votre rythme, vos apprentissages selon vos besoins. De cette façon, vous pourrez fixer votre étude au moment de la journée qui est le plus opportun. En priorité, concentrez-vous sur les tâches les plus difficiles pour bénéficier d’un niveau d’éveil favorable. Tout au long de votre cheminement, accordez-vous des moments de répit ou des jours de vacances pour souffler un peu.
N’oubliez pas que certains cours offrent des groupes d’étude ou des forums de discussion auxquels vous pouvez adhérer pour parfaire vos stratégies d’apprentissage. Prenez le temps d’y participer, car comme dit si bien le proverbe : « Seul on va peut-être plus vite, mais ensemble on va plus loin. ». Bref, utilisez la feuille de route fournie par votre programme pour vous guider dans vos échéances. Puis, répartissez votre calendrier d’étude pour mieux anticiper votre charge de travail cognitive et émotionnelle tout au long de votre session.
Ici, je désire prendre le temps de démystifier le fait qu’écouter de la musique durant le temps d’étude n’est pas si nuisible que cela. En effet, Dre Emma Gray a pu démontrer qu’écouter le bon type de musique stimule la concentration et peut avoir un impact positif sur l’apprentissage[1]. Autrement dit, elle soulève qu’il existerait une rythmicité qui facilite les apprentissages selon la matière abordée. Ainsi, pour acquérir les compétences clés en massothérapie, vous devriez opter pour de la musique avec une cadence entre 50 à 80 battements par minute pour faciliter l’encodage des informations. Par contre, il est recommandé d’opter davantage pour de la musique instrumentale qu’avec des paroles et d’éviter la radio. En effet, le cerveau tente de décoder à la fois les paroles entendues et le texte écrit. Une dualité qui affectera certainement votre capacité de concentration.
Il n’existe pas de bonnes ou de mauvaises façons d’apprendre. Il suffit de trouver celles qui nous conviennent le mieux. Par contre, il faut tout de même adopter certaines pratiques de base pour éviter de tourner en rond ou de donner un coup d’épée dans l’eau.
Lors de votre étude, prenez régulièrement des notes durant vos lectures ou vos visionnements de capsules vidéo afin d’encourager une première intégration active de la matière. Puis, reformulez les éléments soulevés, en fonctions des objectifs ciblés par le cours. Delà, vous pourrez imbriquer les informations entre elles pour y retenir les principes clés. N’hésitez pas à faire des liens avec vos connaissances antérieures. Vous réaliserez que vous en connaissez bien plus sur le sujet que vous ne le pensez.
Personnellement, je vous suggère de prendre votre ordinateur afin de pouvoir retrouver plus facilement vos annotations via l’option de recherche et d’y ajouter des images et des hyperliens. Par contre, il a été démontré par les chercheurs Mueller et Oppenheimer que la compréhension de concepts énoncés découlant d’une conférence était supérieure à la prise de note informatisée[2]. En effet, ils soulèvent que la prise de notes au clavier prend davantage la tangente d’un verbatim « robotisé » tandis que la prise de note manuscrite encourage une sélection et une reformulation active de l’information. Ainsi, cette variation du niveau attentionnelle influence étroitement la capacité de rétention de l’information des apprenants. Ils concluent qu’un hybride des deux méthodes serait idéal pour encourager un processus réflexif plutôt que favoriser une abondance de notes sans questionnement.
Plusieurs stratégies d’apprentissage s’offrent à vous : mnémoniques, schéma conceptuel, résumé de notes, cartes-éclairs, création de jeux-questionnaires ; applications mobiles… Segmentez votre tâche en étapes ainsi qu’en sous-étapes et entrecoupez celles-ci par des pauses ludiques afin de rester motivé et concentré. Ces intervalles vous permettront une meilleure rétention de l’information à long terme.
Les périodes d’évaluation amènent leurs lots de stress. Alors, pourquoi ne pas prendre le taureau par les cornes en testant vos acquis tout au long de vos études ? Reproduisez des conditions similaires en expliquant les concepts à vos amis, en réalisant des examens de préparation ou en créant des cartes-éclairs pour vous défier vous-même à chaque changement de pièce de la maison. Plus vous stimulez vos sens durant votre étude, plus vous tisserez des liens pour vous en souvenir longtemps. Ces processus de récupération et d’encodage répétés vous aideront à améliorer vos connexions à l’information. Il est normal de se sentir moins performant au début, mais restez indulgent envers vous-même. Vos connaissances finiront par vous faire ressortir triomphant de ce triangle des Bermudes.
En tant qu’étudiant, vous devez apprendre à reconnaître la limite de votre concentration. Il ne faut surtout pas persévérer inutilement, si ça fait plusieurs fois que vous relisez la même phrase. Il faut bâtir votre endurance tel un nageur et augmenter votre temps d’étude un coup de bras à la fois. Ainsi, commencez par de courtes périodes de 5 à 10 minutes, puis progressez successivement jusqu’aux abords de 30 minutes. Selon la littérature, la période médiane de concentration se situerait entre une demi-heure et 90 minutes pour les meilleurs. En fait, vous verrez rapidement vos capacités s’améliorer dès que vous apprendrez à réduire vos distractions ou que vous soignerez votre penchant au multitâche.
En reconnaissant cet horizon de progression et en identifiant votre point culminant de concentration, vous pourrez naviguer dans une zone de productivité en toute quiétude. Pour les curieux, vous pouvez déterminer votre indice de concentration moyen, en vous chronométrant du moment où vous débutez une tâche jusqu’à ce que vous décrochiez naturellement de celle-ci. Ainsi, avec plus ou moins une semaine de travail, vous obtiendrez votre repère. Par exemple, pour une concentration avoisinant les 45 minutes, il est suggéré d’aérer vos pensées en alternant celles-ci avec 10 à 15 minutes de pause.
Voici l’une de mes techniques préférées qui est mise de l’avant par plusieurs experts. Il s’agit de mettre une alarme de « x » minutes (c.-à-d. selon votre capacité de concentration) et de ne pas diverger de votre travail avant la fin de celle-ci. Puis, d’enchaîner des intervalles de 20 à 45 minutes d’étude suivis de 5 minutes de pause active durant votre journée. En fait, Pomorodo introduit un concept de macro-itération à partir de cette micro-itération de plus ou moins 30 minutes. Il souligne qu’après 4 cycles de Pomorodo, 15 à 30 minutes de repos sont nécessaires pour repartir rafraîchi et rechargé à bloc.
Pour consolider vos acquis, rien de mieux que de vous prévoir un petit moment quotidien pour aller évacuer votre excès d’énergie. Assurez-vous de vous approcher des 150 minutes hebdomadaires recommandées par l’Organisation mondiale de la Santé. La gestion de votre sphère émotionnelle sera également facilitée. Si à un moment précis, vous vous sentez submergé par un raz-de-marée, n’oubliez pas que vous n’êtes jamais seul. Des lignes d’aide téléphonique existent telles que Tel-Aide. Finalement, référez-vous à vos tuteurs, formateurs ou enseignants pour obtenir leur expertise. Ils sont là pour vous aider à réussir et vous soutenir pour devenir le professionnel que vous souhaitez être.
[1] Deep Patel. (2019). These 6 Types of Music Are Known to Dramatically Improve Productivity. L’entrepreneur. https://www.entrepreneur.com/article/325492 .
[2] Radio-Canada (2016). La prise de note : plus efficace à la main ou à l’ordinateur ? https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/762205/prise-notes-efficace-main-ordinateur-etudes
Université de Montréal. (2021). Le petit guide du soutien et de l’aide aux études: https://vieetudiante.umontreal.ca/soutien-aux-etudes/blogue/le-petit-guide-du-soutien-et-de-laide-aux-etudes
Gouvernement du Québec, Ministère de la Santé et des Services sociaux. (2022). L’activité physique en quelques chiffres. https://www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/statistiques-donnees-sante-bien-etre/flash-surveillance/activite-physique-en-quelques-chiffres/
Portello JK, Rosenfield M, Chu CA. (2013). Blink rate, incomplete blinks and computer vision syndrome. Optom Vis Sci.; 90(5) : 482-487.
Julien Pinsonneault
Fier Maskoutain, ce passionné de l’anatomie est un adepte de la course à pied sous toutes ses formes. Son amour du sport et de la performance l’ont mené à développer, au fil du temps, une expertise clinique auprès des sports d’endurance. Julien est animé par les mille et un secrets que renferme la machine humaine. Ses multiples implications communautaires et professionnelles font de lui un acteur clé dans l’épanouissement ainsi que la valorisation de la massothérapie. C’est avec un regard inclusif et ancré sur les données probantes que ce thérapeute aux multiples chapeaux prendra plaisir à démystifier l’univers de la santé pour vous et vos clients. Bonne lecture!
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