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Douleur de surutilisation = gestion de la quantification du stress mécanique

6 octobre 2021  |   écrit par Amélie Gauthier  |

Connaissez-vous le concept de la gestion de la quantification du stress mécanique ? C’est un concept qui a été mis en place par Blaise Dubois, physiothérapeute et fondateur de la Clinique du coureur, au tournant des années 2000[1]. Celui-ci permet aux professionnels de la santé ainsi qu’à certains thérapeutes de mieux décoder et prendre en charge les blessures de surutilisation dues à une surcharge exercée sur les structures anatomiques (ex. : tendinopathie, lombalgie, etc.).

Bien que le concept ait été créé dans le but de prévenir des blessures en course à pied, il s’applique à toute activité du quotidien. Donc, à toute action qui est répétée (ex. : le travail de bureau ou le jardinage). Dans le cadre de la massothérapie, ce concept nous permet d’aider la clientèle prise avec des douleurs de surutilisation et de rester attentifs à nos propres inconforts dus à nos mouvements répétitifs lorsque nous massons. Nous y reviendrons un peu plus bas.

Femme qui jardine, peut provoquer un stress mécanique

D’abord, qu’est-ce que le stress mécanique ?

Le stress mécanique est l’impact reçu par le système musculo-squelettique à la suite de l’imposition de différentes forces (ex. : forces de tension, de torsion ou de compression). Chaque mouvement provoque un stress sur les tissus vivants tels que les muscles, les tendons, les os, les cartilages, les fascias, etc. À toutes les fois que nous réalisons un geste, cela occasionne un choc sur les différentes structures anatomiques. Le stress mécanique est donc la somme de tous les impacts appliqués sur une région du corps lorsqu’une action est répétée.

Que signifie l’adaptation au stress mécanique ?

L’adaptation est l’action de s’ajuster à une chose en fonction de ce qui lui est appliqué. Pour un être vivant, cela signifie de se conformer aux conditions du milieu qui l’entoure. Les tissus du corps humain n’en font pas exception. Étant vivants, ils ont la capacité de s’adapter aux différents stress (forces) que nous leur faisons subir. Cependant, bien que le corps s’adapte, il est essentiel que le stress appliqué ne dépasse pas la capacité d’adaptation.

Néanmoins, c’est souvent lorsque cette limite est dépassée qu’apparaît une blessure de surutilisation qui cause de la douleur. Par exemple, les blessures dues au travail de bureau (ex. : épicondylites, tendinopathies de la coiffe du rotateur, etc.) sont généralement causées par la répétition abusive de mouvements. Le fait de répéter la même action huit heures par jour, et ce, cinq jours par semaine crée beaucoup de stress sur la partie du corps fortement utilisée. Également, cela peut engendrer une mauvaise adaptation tissulaire. En résumé, l’adaptation au stress mécanique est la capacité du corps à s’adapter à ce que nous lui demandons de faire.

Femme souffrant d'une douleur de surutilisation au poignet

Maintenant, qu’en est-il de la gestion de la quantification du stress mécanique ?

Le concept de quantification du stress mécanique prend forme lorsqu’une blessure de surutilisation est présente ou, idéalement, lorsque celle-ci est encore au stade de l’inconfort. Celui-ci suggère alors de trouver un niveau de stress minimum à appliquer à l’action problématique, tout en respectant deux lignes directrices essentielles :

  • Ne pas dépasser la limite de la zone d’adaptation (ne pas trop en faire) ;
  • Toujours respecter la limite minimale pour être dans une zone d’adaptation (en faire juste assez).

Dans les faits, une personne qui souffre d’une blessure de surutilisation doit continuer de faire l’action qui occasionne la douleur causée par le stress mécanique. Cependant, avec l’aide d’un professionnel de la santé, celle-ci devra déterminer la zone où il y a peu ou pas de douleur afin d’augmenter le seuil de tolérance.

Comment trouver la bonne zone d’adaptation ?

Il faut savoir que l’adaptation tissulaire peut s’installer dans trois zones différentes :

  • La désadaptation (perte de l’acquis) : Être en dessous du seuil minimum de la zone d’adaptation des tissus (ex. : arrêter de faire l’activité contraignante ou en faire de manière insuffisante).
  • La mésadaptation (mal adapter l’acquis) : Être au-delà de la capacité d’adaptation maximum. En effet, en demander trop à une partie du corps peut endommager les structures des tissus dans leurs différents rôles. De ce fait, celles-ci peuvent développer de l’inflammation, de l’irritation et des limitations tout en diminuant leur capacité.
  • La zone parfaite d’adaptation (adapter adéquatement l’acquis) : Être entre les deux, c’est-à-dire, passer le seuil minimum sans dépasser le seuil maximum. En effet, c’est dans cette zone qu’au fur et à mesure, il y aura une progression, donc une adaptation sans perturbation.

Groupe de femmes sur une chaîne de montage, concept de surutilisation

Comment bien doser ?

Un professionnel de la santé qualifié pour ce type de problématique, comme un physiothérapeute ou un kinésiologue, sera en mesure de trouver le bon dosage afin que le client demeure toujours dans la zone parfaite d’adaptation. Grâce à un plan bien calculé d’actions répétées selon différentes variables (ex. : durée, répétition, charge, etc.), il travaillera pour augmenter la tolérance du client sans accroître la douleur. C’est un jeu d’essais et d’erreurs qui peut prendre du temps à mettre en place. Cependant, c’est ce qui permettra à la personne de ne pas perdre ses acquis et de rester fonctionnelle tout au long du processus de rétablissement.

Maintenant, en tant que massothérapeutes, qu’est-ce que nous pouvons faire concrètement avec ce concept ?

La massothérapie est l’un des soins les plus pratiqués lorsqu’il est question de prévention. En effet, celle-ci est employée pour prévenir l’apparition, le développement ou l’aggravation de douleurs musculaires qui peuvent se transformer en blessure. Grâce à ce concept, les thérapeutes peuvent être plus attentifs aux causes potentielles des inconforts de leurs clients afin de mieux cibler l’hypothèse thérapeutique. Alors, si notre hypothèse nous amène à penser que notre client a un inconfort dû à une mauvaise gestion d’une action répétée, voici ce que nous pouvons faire :

  • Masser notre client. Celui-ci a pris rendez-vous avec nous puisqu’il croit qu’un massage lui fera du bien. Il n’a pas tort ! La détente de ses tensions musculaires lui apportera assurément un bien-être pendant un certain temps.
  • Nous l’informons de notre hypothèse et nous pouvons lui expliquer de quoi il pourrait s’agir et nous l’invitons à consulter un professionnel de la santé qui sera en mesure de l’aider si les inconforts demeurent présents après notre soin ou s’ils s’accentuent.
  • Nous le référons à un professionnel de la santé que nous connaissons et avec qui nous serons en mesure de rester en contact. Effectivement, il aura fort probablement besoin de nous lorsqu’il faudra relâcher à nouveau le système musculo-squelettique.

Massothérapeute donne un soin de massage sur chaise, peut développer un stress mécanique

Est-ce que les massothérapeutes sont susceptibles de développer des blessures de surutilisation ?

Comme mentionné au départ, notre travail consiste majoritairement à utiliser l’action répétée d’un mouvement afin de réaliser un relâchement musculaire chez notre client.  Alors, oui ! Nous sommes très susceptibles de développer ce type de maux.  La prévention est la clé de notre bien-être.  Voici donc quelques trucs pour éviter les blessures de surutilisation chez le massothérapeute :

  • Varier les techniques : pressions glissées, fixes, percussions, élongations, mobilisations;
  • Alterner les manœuvres : utilisez vos pouces, vos mains, vos coudes, vos avant-bras, etc. ;
  • Utiliser des outils : bambous, ventouses, vibromasseur, etc. ;
  • Faire des exercices au quotidien : mobilisations et renforcement musculaire;
  • Se faire masser de temps en temps.

En bref, nous savons maintenant que la gestion de la quantification du stress mécanique est la gestion de l’adaptation tissulaire qui vient en aide de manière préventive ou qui intervient en situation de réhabilitation lors d’une blessure de surutilisation. Nous savons aussi que nos clients peuvent se remettre de ce type de blessures principalement, s’ils sont bien encadrés par des professionnels et des thérapeutes qualifiés. En tant que thérapeutes manuels, nous sommes également assujettis à ce type de blessures. Je vous ai donc proposé quelques trucs à titre de prévention.  À la suite de la lecture de cet article, j’espère que vous pourrez encore mieux conseiller votre clientèle prise avec ce type de douleur afin qu’elle puisse atteindre les objectifs de mieux-être visés tout en respectant les vôtres.

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[1] www.lacliniqueducoureur.com
Clinique de formation pour les professionnels de la santé. Celle-ci est reconnue comme une référence mondiale en prévention des blessures en course à pied.

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Amélie Gauthier

Ayant cheminée dans le domaine des arts de la danse durant toute son enfance ainsi que sa jeune vie d’adulte et après avoir dirigé sa propre entreprise durant plus de 15 ans, Amélie fait un bond dans la santé physique. Désirant développer de nouveaux intérêts, elle se découvre un désir d'aider les gens dans leur santé et leur mieux-être.  Elle commence alors à suivre différentes formations en lien avec l'entraînement physique jusqu’au jour où elle décide de s’inscrire, sans trop d’attente, à un cours en massothérapie.  Son désir d’aider prend alors tout son sens et devient une véritable raison de vivre.  À l’affût de nouvelles connaissances depuis, elle s’accomplit tous les jours dans ce domaine où le mieux-être est mis de l’avant.  Sa soif d'apprendre et de développer de nouvelles compétences, autant en massothérapie qu’en entraînement physique, lui permet d’être aujourd’hui, une thérapeute sachant allier détente et travail musculaire pour une clientèle active.

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